Michael Toke - Quand je ferme les yeux, je vois des chiffres

Avec sa nouvelle série, Michael Toke poursuit son exploration de la perception et des sources de la superstition et des croyances en examinant ses pensées irrationnelles et celles des autres quant à des choses rationnelles.À l’aide d’entrevues et d’états hypnagogiques provoqués (par l’entremise de l’exercice physique), il s’est penché sur les idées et les systèmes contradictoires et irrationnels que nous formons tous, même autour du concept le plus rationnel qui soit, celui des chiffres.Il tente de départager les normes superstitieuses comme la numérologie pour atteindre les idées originales sur les formes, les symboles et les contextes.Ses œuvres sont des tentatives de donner forme à ses propres visions et idées fausses, et non des illustrations de la personnalité des chiffres.Il souhaite comprendre comment nous inventons et percevons l’univers et se sert de l’art comme véhicule d’apprentissage. L’hiver, j’arrête de courir dehors et je vais au centre de conditionnement physique.L’elliptique les yeux fermés, avec des rythmes endiablés, est cathartique.

Après 32 minutes, il se passe quelque chose d’étrange.La conscience du corps s’éloigne, une crue d’endorphines cause un état hypnagogique qui produit des visions intenses chaque fois qu’une lumière atteint l’œil.Dans ces visions, je vois des chiffres.

Des scènes clignotent, bougent et ondulent, incrustées de chiffres selon des hiérarchies de puissance et d’influence, vacillant dans le paysage, jumelés selon leur importance et leur séquence géométrique.C’est un état spectaculaire, que je tente d’atteindre sur une base quotidienne, et j’essaie d’enregistrer ce que je vois.

Ce n’est pas par hasard que je vois des chiffres : je réfléchis à eux, à la reconnaissance des formes, aux systèmes de croyance et à B.F. Skinner.L’évolution nous a donné un cadeau, l’aptitude à voir à travers le caractère aléatoire de l’univers et d’y discerner un sens. C’est à la fois un avantage et une affectation.La capacité de voir des tendances et des significations là où n’y en a pas.Elle est intégrée à l’architecture de nos cerveaux et je voudrais explorer cela, parler à des gens au sujet des pensées irrationnelles sur les choses rationnelles, les chiffres.

J’ai demandé à une fille comment elle se sentait par rapport au chiffre 6, et elle a répondu « Oh, je ne l’aime pas, il me fait penser à un serpent. »Je lui ai ensuite demandé ce qu’elle pensait du chiffre 9, et elle a dit « Oh, je l’aime. »

Croyez-vous que les impairs sont plus forts que les pairs ?Les chiffres pairs sont-ils féminins ?Un 8 est-il plus branché qu’un ?Encouragez-vous certains chiffres sans y être attachés dans la vie ?Trouvez-vous qu’écrire certains chiffres est un fardeau, et que vous les méprisez en secret ?Pensez-vous que les nombres premiers sont des solitaires embarrassés qui choisissent leur propre voie, ou des membres exaltés de la royauté, meilleurs que les chiffres ordinaires ?Êtes-vous plus libre de ces affectations numérales si vous êtes mathématicien ou comptable ?

Cette exposition constitue ma première salve au sujet des chiffres, même si une grande partie de mon travail passé a mis l’accent sur les systèmes de croyances contradictoires.

Les œuvres de cette exposition sont dérivées de mes propres visions et croyances irrationnelles, pour lesquelles je n’ai aucune certitude intellectuelle, mais auxquelles je permets pourtant de guider ma vie quotidienne.

https://www.youtube.com/watch?v=sNh0Pzm_3sw

 

Galerie Youn