Nouveaux Artistes
John Drew Munro, CLUCA, Alisha Piercy et Alzbeta Jaresova
Dates des expositions: du 25 janvier au 9 mars 2014 (exposition prolongée) Réception pour les artistes: samedi 25 janvier, de 14 h à 17 h
https://www.youtube.com/watch?v=Z2CPL9XOXKA
Cette exposition rassemblant de nouveaux artistes est le fruit de nos visites de studios d’artistes en 2012 et 2013.
Ces artistes ont en commun une orientation unique de leur approche devant défis conceptuels qu’ils relèvent, une utilisation de matériaux précis et une vision nette de leur propre identité.
Ils travaillent en petit ou moyen format ; leur approche va de l’abstraction à la représentation figurative ; leur style va du symbolisme à la déconstruction d’œuvres classiques ; leur art est relié par son processus conceptuel ou par l’influence de l’histoire.
Les dessins de fontaines grand format sur vélin d’Alisha Piercy sont remplis d’une explosion de couleurs délicieuses, oniriques, rappelant des bonbons fuchsia, bleu frais, lime et jaune ocre, qui contrastent avec du ruban noir lustré ou de l’encre. Son utilisation des formes géométriques et des formes organiques est porteuse de sens et Zen.
La série actuelle de Piercy, Fountainside, explore la question « Que trouve-t-on derrière la fontaine ? ». Les fontaines ont une fonction et une beauté symboliques. Dans le flux sans fin de leur eau, on peut trouver à la fois sérénité et éternité.
Les fontaines utilisant la gravité ont d’abord été conçues dans un but purement fonctionnel : l’eau se déversait dans un bassin ou lançait un jet dans les aires pour fournir de l’eau à boire. À la fin du 19e siècle, lorsque la plomberie intérieure est devenue la source principale d’eau potable, les fontaines urbaines sont devenues purement décoratives. Des pompes mécaniques ont remplacé la gravité, permettant aux fontaines de forcer l’eau recyclée haut dans les airs. Aujourd’hui, les fontaines décorent les parcs urbains et les places publiques, rendant hommage à des gens ou à des événements. Elles servent d’accent récréatif et de divertissement.
Travaillant uniquement avec des cartes postales modernes et anciennes de la fontaine Tivoli de Rome, Alicia Piercy explore les pouvoirs magiques et la beauté de la fontaine.
Née à Tours (France), vivant et travaillant maintenant à Montréal, CLUCA est une artiste unique et expressive dont les œuvres incorporent des souvenirs empreints de nostalgie et des photos de femmes en maillots des années 1920 et 1930.
Revêtues de maillots de bain anciens qui pourtant ne semblent pas démodés au 21e siècle, les figures de CLUCA, dépeintes individuellement ou en groupes, affichent leur désir et laissent percevoir des tabous culturels. Leurs poses mystérieuses censurent les décors non nécessaires, les assourdissant pour mettre l’accent d’abord et avant tout sur les formes des corps, les textures, les motifs et la peau.
En visitant son studio l’été dernier, nous avons été frappés par le sens aigu de l’artiste pour l’esthétique féminine.
A-t-on affaire à une couverture de magazine de mode, affichant un mannequin habillé par les plus grands designers, dont le corps a été retouché pour être magnifique et anorexique, ou plutôt à une attitude « soyez vous-mêmes, à l’aise avec qui vous êtes » ? CLUCA remet ces enjeux en question à travers ses œuvres, sans jamais être prévisible.
Le studio de John Drew Munro est bien différent aujourd’hui de ce qu’il était il y a quelques années quand nous partagions un espace à Montréal. Ses œuvres ont évolué d’une vaste gamme de styles et de formats variés à un ensemble cohérent d’œuvres abstraites.
Peu d’artistes oseraient se lancer dans le défi de l’encaustique, un mélange de cire d’abeille chaude et de pigments. C’est un média difficile avec lequel le travail est lent. Mais Munro est fasciné par les menus détails de la structure : le processus de l’encaustique séduit sa nature méthodique et scientifique et le pousse à travailler.
L’inspiration pour la série Brightness Falls From the Air vient du chapitre 5 du Portrait de l’artiste en jeune homme de James Joyce. « Les toiles doivent être vues comme une interprétation libre de la ligne et renvoient surtout au sentiment scientifique qu’évoquent les mots. »
Munro étudie ce qui se trouve sous la surface, un peu comme s’il observait l’anatomie du corps humain au lieu de la surface de sa peau. Ses choix de couleurs, comprenant des nuances de lime, des jaunes vifs, de l’ambre et du bourgogne, font penser au contraste entre la terre et l’univers. Dans son approche microscopique et scientifique, il combine ses pois et formes organiques elliptiques caractéristiques en les opposant à des lignes géométriques parfaites, afin de refléter le cosmos hors de notre monde.
Alzbetta Jaresova est une artiste basée à Londres (R.-U.). Peu après avoir obtenu sa maîtrise en beaux-arts du Camberwell College of Arts, UAL, à Londres, elle a vu ses dessins et installations capter l’attention d’Edward Lucie-Smith, Zavier Ellis et Elizabeth Beecher Publishing et a fait partie de leur livre électronique 2013 100 London Artists Volume 1: 50 Painters.
Influencé par sa famille et les souvenirs collectifs de la Tchécoslovaquie soviétique, le travail de Jaresova explore le dialogue psychologique créé lorsque la mémoire historique se mélange aux concepts du contrôle et de la restriction.
Confinées dans leurs configurations architecturales transparentes, les compositions de Jaresova évoquent l’idée d’une contre-utopie. Pourtant, ses figures semblent sereines ou résignées, suscitant une réflexion sur le contrôle des structures sociétales. Ses œuvres demandent au public de repenser au concept de la liberté d’expression et aux actions de la vie quotidienne actuelle en les comparant aux jours anciens en Europe de l’Est.
Chacun de ces artistes emprunte à l’histoire ou à la science des matériaux et s’en inspire pour trouver la beauté par la couleur, les concepts et l’échelle afin d’exprimer le contraste entre la beauté intérieure et celle de la surface.
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Alisha Piercy
Alisha Piercy est une artiste, écrivaine et restauratrice de tableaux basée à Montréal. Sa pratique comprend des dessins à grande échelle, des sculptures, ainsi que l’écriture de poésie et de nouvelles. Empruntant des techniques et des motifs au pinceau chinois, aux tapisseries anciennes, aux manga japonais et aux papiers peints d’époque, ses dessins travaillent avec une imagerie familière et conduisent vers une distorsion de formes harmonieuses. Dans tous ses travaux, le classique fond ou explose. Ses paysages oscillent entre le calme et l’explosion, entre géométrie et jet. Généralement située sur le site de la classique fontaine sublime, la relation difficile entre la peur et le plaisir plane dans la fumée.
En 2013 ont eu lieu deux expositions personnelles : à AXENÉO7, à Gatineau, et ensuite à la Galerie Diagonale, à Montréal. Elle a également été en vedette dans le magazine contemporain HB (no 2), axé sur le dessin canadien. Sa candidature fait partie des finalistes considérés par la Galerie Circa pour une résidence à Nantes pour l’automne 2014.
Son projet multidisciplinaire « You Have Hair Like Flags », en 2010, a compris un livre de colportage, l’exposition d’une murale à Montréal, performance ayant pris trente jours à accomplir et finalement, une installation regroupant des radeaux en combustion au large des côtes de Reykjavik, en Islande.
CLUCA
Après des études en sociologie et en anthropologie, Cluca rejoint le champ artistique en octobre 2007 au sein de l’École d’Art dirigée par Jörk Kalkreuter à Hambourg (Allemagne).
Ses préoccupations se tissent autour d’une pratique artistique transdisciplinaire complémentaire, puisqu’elle fait le choix de la peinture, de l’écriture, de la performance et de l’installation, motivée par le fait d’utiliser les techniques les plus appropriées pour traduire ce qu’elle a en tête.
Prises ou trouvées, les photos jouent un rôle significatif dans l’approche de ses sujets. Marqueurs d’une époque, symboles d’un univers, elles sont porteuses d’une histoire, d’un état, d’un contexte qu’elle s’attache à disséquer, à déconstruire, à retraduire.
Le corps et les mots sont deux acteurs fondateurs dans sa démarche : donner au corps un langage et aux mots un corps.
John Drew Munro
John Drew Munro est un artiste visuel résidant et travaillant à Montréal, Québec. Il a fréquenté l’Université Concordia et a obtenu un baccalauréat en beaux-arts en 1989. Depuis 1984, il a exposé ses œuvres au Canada, aux États-Unis et en France. Ses œuvres peuvent être trouvées tant dans les collections privées que dans les collections d’entreprises, au Canada et aux États-Unis. Il travaille principalement l’encaustique (une peinture à base de cire). Il a dirigé de nombreux ateliers sur ce procédé, tant au plan institutionnel que privé. Il travaille également l’huile et le collage. Son travail peut être décrit comme une analyse subjective de l’expérience de la vie quotidienne.
Alzbeta Jaresova
Alzbeta Jaresova est née à Prague, en République tchèque, en 1987. Elle vit et travaille actuellement à Londres (Royaume-Uni). Elle a obtenu son baccalauréat en peinture et dessin à l’Université Concordia en 2009 et a décroché une maîtrise en beaux-arts au Camberwell College of Arts de Londres en 2012. Après sa maîtrise, Jaresova a reçu le prix inaugural Griffin Art parrainé par Winsor & Newton en 2012, ce qui a mené à une résidence studio de six mois et a abouti à une première exposition solo à la Griffin Gallery, en septembre 2013.
Jaresova a été sélectionnée pour exposer son travail dans des expositions comme l’exposition annuelle « Future Map », organisée par la University of the Arts London mettant en vedette ses meilleurs finissants. Elle a également été sélectionnée pour « The Future Can Wait », une exposition organisée par Zavier Ellis en collaboration avec l’exposition « New Sensations » de la galerie Saatchi en 2013.
Le travail de Jaresova a également été présenté dans plusieurs publications, y compris dans le « Catlin Guide » une publication annuelle dirigée par Justin Hammond, mettant en vedette les meilleurs talents émergents de tout le Royaume-Uni, et « 100 London Artists Vol.1 » par Zavier Ellis et Edward Lucie-Smith, un guide sur les artistes émergents les plus passionnants à Londres aujourd’hui.