Histoires du connu transformé
Dans ces œuvres, les artistes tournent un esprit ouvert vers l’essence vive et insaisissable de la nature. Avec notre dépendance croissante sur une société fabriquée, nous avons presque oublié la nature avec laquelle nous coexistons néanmoins. La nature est plus qu’un endroit idéal à visiter en allant et venant à notre guise. Ces images de la nature servent de points de départ pour façonner des interprétations libres. Les artistes captent la nature, souvent à ses extrêmes, et nous encouragent à réfléchir à notre propre paysage intérieur. Le spectateur est invité à dépasser la valeur esthétique des œuvres pour y déduire des sens différents, selon ses propres expériences et ses systèmes de croyances.
Certains artistes créent un lien entre les domaines de connaissances scientifiques et artistiques. D’autres se servent de symbolisme pour attirer notre attention vers la satire de la vie quotidienne au sein de la civilisation moderne. Cette vie est frénétique et en lutte constante avec la nature et avec elle-même. Nos routines quotidiennes sont souvent remplies d’absurdités qui se prêtent bien à l’interprétation comique ou hyperbolique des artistes.
D’autres artistes se penchent sur les effets dangereux de nos comportements abusifs. Ils explorent les façons pratiques et non planifiées dont nous transformons notre environnement. Comme humains, nous tentons de domestiquer, de comprendre et d’améliorer l’inexplicable immensité du monde naturel.
La série de dessins intitulée Nébuleuses de Dana Velan a exigé une observation méticuleuse de nombreuses photographies astronomiques représentant des nébuleuses. La polyvalence et la transparence du Mylar qu’elle utilise offrent un support idéal pour la création d’effets texturés rappelant la beauté de la poussière et des gaz ionisés qui forment ces nuages interstellaires.
La collection de figures enveloppées de motifs fleuris aux coloris vifs qu’a créée Gosia constitue une exploration personnelle de la nostalgie de l’artiste pour les longues heures passées dehors dans son enfance, qui ont fait de la nature, pour elle, un symbole visuel et une influence puissants.
Nora Sturges représente les domiciles qui frôlent les frontières : postes isolés dans la nature arctique sauvage et marges négligées des zones densément peuplées. Elle examine les façons dont nous transformons notre environnement, que ce soit l’environnement urbain qui nous est familier ou l’immensité de l’Arctique.
Toni Hamel utilise le graphite, les poudres de pigments sur papier ou toile, l’aquarelle et l’huile, l’argile, les fibres textiles et les objets trouvés. Le fil conducteur de ses œuvres n’est donc pas de nature technique, mais bien de nature conceptuelle. Ses œuvres forment un commentaire illustré sur les fragilités humaines. Elles explorent autant les vertus que les vices, le sacré et le profane, le bon et le mauvais. Cette collection, intitulée La contrée du ça, met l’accent sur la relation entre l’humanité et l’environnement naturel. Cette relation, comme le ça de la théorie freudienne, est souvent une pulsion pour satisfaire nos désirs immédiats sans tenir compte des conséquences. Dans ce monde sens dessus dessous, rempli de tensions et d’instabilité, tout semble possible… et pourtant rien n’est ce qu’il semble.
Les Rêveries de l’absurde de Gideon Näf forment une série de gravures qui se servent de l’humour pour remettre en question les notions de « beaux-arts » et d’« art populaire ». Surtout conçues par l’artiste durant ses rêveries, les œuvres font peu appel aux références photographiques afin de préserver le caractère imaginaire des concepts initiaux.
Hengst représente la compréhension subconsciente que nous avons de notre relation avec la nature et montre ce qui se produit réellement sous la surface de nos interactions physiques. Ses œuvres soulignent le fait que les humains et la nature font tous deux partie de la singularité qu’est notre univers.
https://vimeo.com/132172197