Luxes délaissés & esthétique de l'idéal

 

MICHAEL TOKE MICHELLE BUI PIERRE JULIEN ROMAS ASTRAUSKAS MARTIN OUELLETTE

Commissaire : Juno Youn

Du 27 juin au 27 juillet 2013 Vernissage : jeudi 27 juin, de 19 h à 22 h

https://www.youtube.com/watch?v=iHwfm-bx7yc

Il peut être difficile d’expliquer en mots ce qu’est l’abstraction, qui est issue directement de l’intuition et de l’imagination. Dans le cadre de l’exposition Luxes délaissés et esthétique de l’idéal, la Galerie Youn présente les œuvres abstraites de cinq artistes torontois et montréalais : Michael Toke, Michelle Bui, Pierre Julien, Romas Astrauskas et Martin Ouellette. Les dessins et les peintures de ces artistes forment un bel ensemble d’œuvres minimalistes, formalistes et de style libre que font vibrer leurs lignes, leurs formes géométriques et leurs couleurs brutes et romantiques.

Juno Youn, commissaire de l’exposition, a choisi des œuvres évoquant les compositions lyriques et les dessins picturaux de ses deux artistes préférés : Richard Diebenkorn et Helen Frankenthaler. On y retrouve des éléments qui rappellent le style libre et coloré de Frankenthaler ainsi que la forte présence des formes géométriques et les voiles de couleur atmosphériques des œuvres de Diebenkorn.

Les œuvres de Michael Toke naissent dans l’inconscient. L’artiste construit ses images au fur et à mesure, et il cherche donc la beauté dans une démarche d’improvisation. Ses peintures et dessins finement composés sont le fruit de l’expérimentation.

Dans ses tableaux, Romas Astrauskas vise l’expression du subconscient. Il adjoint souvent de la poésie à sa peinture automatique, laissant ainsi au spectateur le soin de susciter en lui-même l’image ou l’émotion idéale à partir de ses compositions expérimentales.

Martin Ouellette fait ressortir la beauté d’objets trouvés, de choses vues dans la rue et de surfaces abimées, attaquées par la pourriture ou ravagées. Il compose ses œuvres à la manière de la photographie cinématographique, par la superposition des parties d’un même objet. L’artiste applique minutieusement des centaines de couches de peinture à de riches compositions inspirées par la beauté d’objets abandonnés.

À première vue, les Hologrammes de Michelle Bui semblent très simples et familiers, mais ils révèlent une grande profondeur lorsqu’on les examine attentivement. On y découvre alors de nouvelles formes, ainsi que le prolongement imaginaire des formes visibles (d’où le nom d’hologrammes). Les lignes extrêmement précises et nettes des œuvres de l’artiste témoignent de la discipline caractérisant son processus de création, mais elles créent aussi une illusion qui évoque un aspect ludique.

Pour réaliser ses œuvres, Pierre Julien puise à diverses sources : la mode, l’architecture, le graphisme et de la culture populaire (le néo pop japonais, notamment). Ses compositions minimalistes, mais également formalistes, que caractérisent leurs couleurs bonbons et la présence de formes géométriques, allient parfaitement le graphique et le pictural. Elles témoignent des préoccupations esthétiques de l’artiste face à l’abstraction, mais conservent néanmoins, çà et là, un contenu respectant les principes de composition classiques.

Les œuvres retenues pour l’exposition mettent en présence et opposent beauté délaissée et liberté, ainsi que des impressions créées par des formes géométriques aux contours nets, et qui pourtant les débordent. L’exposition juxtapose à de nouvelles formes ce qui avait été jeté parce que considéré comme étant vieux. Nous nous y perdons dans le monde idéal des artistes, et chacun peut retrouver là quelque chose de sa vie quotidienne.

 

Galerie Youn